Copa… Copacabana

Après nos déboires du trajet Arequipa – Uyuni, notre beau planning se trouvait déjà bien perturbé… Quelques rapides calculs nous ont permis de voir qu’il restait assez de temps pour visiter Copacabana. Je n’avais pas vraiment prévu cette escale. Il faut dire que le site des conseils aux voyageurs du gouvernement est assez alarmiste. Extrait :

Il est déconseillé de se rendre dans la ville de Copacabana située au bord du lac Titicaca à la frontière entre le Pérou et la Bolivie. […] Il est rappelé que cette ville n’est pas totalement contrôlée par la police. […]

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/bolivie_12214/index.html

Mais Quentin et Delphine qui y étaient allés quelques semaines auparavant avec leur famille nous ont vivement encouragés à visiter cette petite ville. Et nous n’avons pas été déçus. Bourgade charmante et tranquille, très touristique, peu chère, et un magnifique point de vue sur le lac Titicaca du haut de la colline de la Vierge de Copacabana. N’y manquez pas le coucher de soleil ! … sauf si comme la pauvre Virginie vous êtes malade et clouée au lit :-S

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Copacabana ça restera aussi pour nous le point de départ d’un heureux enchaînement qui de fil en aiguille, de contacts en hôtels, nous a permis de rencontrer toutes les personnes qui nous ont permis de profiter à fond de la fin du voyage. C’est en effet l’hôtel de Copacabana qui nous a conseillé le suivant à Puno…

La suite demain ! 😉

PS : Si l’homonymie avec le quartier et la plage du même nom à Rio de Janeiro au Brésil vous interpelle, voici l’explication : Copacabana est l’un des quartiers les plus connus de la ville. Il était originellement appelé Sacopenapã. Au milieu du XIXe siècle, il a été renommé après la construction d’une chapelle habitant une réplique de la vierge de Copacabana, un petit village situé au bord du lac Titicaca en Bolivie. En 1754 un moine bénédictin, Antonio de Desterro Malheiro alors en perdition au large du Brésil se fit la promesse que s’il s’en sortait vivant, il donnerait le nom de son village à l’endroit où il échouerait.

Le tracé du pèlerinage de la Vierge de Copacabana. Je ne voulais pas les croire… mais c’est effectivement plus dur que ça n’y parait vu d’en bas !

Voir directement sur EveryTrail.com (il semble que la carte s’affiche mal avec tout autre navigateur que Firefox 🙁 )

Salar d’Uyuni et Sud Lipez, nous voilà en Bolivie

Petite intro avant d’arriver dans le vif du sujet : Nous voilà rentrés depuis presque 3 semaines maintenant ! Avec le déménagement (pour Virginie et moi), le temps passe trèèèès très vite. Comme promis, voici quand même le récit de notre mois de tourisme. C’est un peu tard, on a déjà raconté pas de choses à pas mal de gens, mais ça permet au moins de mettre les photos qui vont avec !

Le point de départ pour nos 4 semaines de tourisme était donc ce rendez-vous, à la gare routière d’Arequipa, à minuit, après la soirée d’anniversaire de Virginie. Le bus devait arriver à 1h de Lima pour nous emmener à La Paz en une quinzaine d’heure de trajet. Pourquoi rien qu’avec cette intro vous vous doutez déjà que ça ne s’est pas passé comme prévu ? … 🙂 Vous n’avez pas tort en tout cas ! Ce fameux bus s’est bien fait attendre ce soir là. Malgré l’heure tardive, les familles avaient choisi de nous accompagner au terminal et d’attendre avec nous. Un peu. Normalement. Jusqu’à ce qu’on commence à apprendre que le bus aurait « un peu » de retard. « Il est à Camana, il arrive dans 40 minutes ». Et Reina de nous préciser : « Camana est à 2h30 de route »… Résultat, les familles ont fini par rentrer, la plupart d’entre nous par s’endormir … et le bus par arriver avec 3h de retard. Apparemment le bus avait eu un souci au départ de Lima et avait du faire demi-tour pour réparer avant de repartir. Pour le tout début de notre mois de tourisme, ça commence bien !

C’est que la galère a continué. Arrivés à Juliaca, à mi-route, arrêt pour crevaison. Et il semblerait que le bus ne disposait pas de route de secours. Résultat démontage complet de la jante au milieu de la route… 3h de retard… et le stress qui commence à monter quant à la correspondance que nous devions prendre à La Paz. On avait pourtant prévu 5h de marge ! Pour finir en apothéose, alors que nous avions le terminal de bus en vue à 200m, le bus tombe en panne d’essence. Tout le monde se lève prêt à finir à pied mais voilà, nous sommes au beau milieu de la route, impossible de descendre les sacs de la soute sans se faire écraser. Ne reste qu’à attendre qu’un bidon arrive pour boucler les quelques mètres restants.

Et ce qui devait arriver arriva. Nous sommes arrivés à La Paz avec 6h de retard, 30 minutes après le départ du dernier bus à Uyuni. Entre hésitation et consternation nous avons finalement trouvé une solution de secours. Plutôt que d’attendre à La Paz, très grande ville peu sécurisante sur laquelle nous n’avions pris que très peu d’info, nous avons pris le dernier bus pour Potosi (en courant après pour l’arrêter alors qu’il commençait à partir). Nous avions prévu de visiter Potosi au retour d’Uyuni, ce sera à l’aller et le planning ne devrait pas trop en souffrir ! Nous sommes arrivés à Potosi au petit matin, après une super nuit dans un super bus, un peu réconfortés. Mais il ne faut pas croire que tout allait s’arranger si facilement. On découvre vite que les bus pour Uyuni partent en fin de matinée. La visite de Potosi sera courte. Tant pis pour les mines d’argent, tant pis pour la fête de la ville ayant lieu ce jour là. Autre problème, pour le moment, il n’est que 7h du matin et il n’y a rien d’ouvert (mais vraiment rien) ! On aura donc vu de Potosi quelques jolies ruelles et un bon nombre de façades de cafés et restaurants fermés. Heureusement on a fini par en trouver un ouvert, à 8h30. Tellement super que nous y avons terminé notre matinée, avant d’aller prendre le bus. Et quel bus encore une fois… Une route horrible, des locaux qui montent et descendent à chaque village… et résultat un couple de français qui se fait piquer son sac à dos avec passeports et tout !

Nous avons quand même fini par arriver à Uyuni en fin de journée. Nous n’avons qu’une nuit à passer et peu d’infos sur les bons hôtels. Nous choisissons donc une valeur sure, l’Hosteling International. Une catastrophe ! Service et confort minimaux. Pas d’eau, ni dans les toilettes, ni dans les douches… jusqu’à ce qu’on nous informe enfin le lendemain matin qu’effectivement les conduites de ce coté de l’hôtel avaient gelé et qu’il fallait tout traverser pour trouver l’eau courante.

Nous avons été plus chanceux sur l’agence de voyage pour les 4 jours dans le Salar d’Uyuni. Une jeune fille du bus nous en avait recommandé une. Bien entendu il s’est avéré plus tard qu’elle y travaillait… mais ses conseils se sont révélés très avisés. Le livre d’or était tout plein de recommandations sur le chauffeur prénommé Saul, et nous sommes tombés sur … Saul ! Résultat : 4 jours dans une ambiance très sympathique avec un super bon cuisto, doublé d’un guide très attentionné.

Jour 1 : Uyuni, Colchani & Salar

Départ à 11h, on entre directement dans le vif du sujet, directement dans le Salar. On commence à voir les premiers monticules de sel au village de Colchani. Mais l’effet d’immensité n’est pas encore prenant, il y a beaucoup de collines à l’horizon. Mais plus on s’enfonce, plus on se sent petit, au milieu de nulle part, dans ce désert blanc sans aucun relief. Saul roule tout droit. Pas de route. Pas besoin de toute façon. Sans connaître le Salar, aucune idée de la direction que nous prenons. Nous voyons tout de même petit à petit apparaître le Volcan Tunupa. Notre hôtel est à son pied. On nous avait prévenu de la précarité des hébergements dans le désert mais nous avons été agréablement surpris.
Juste avant le crépuscule Saul nous a de nouveau emmené dans le désert, suffisamment loin du volcan pour profiter au maximum du coucher de soleil. Vraiment impressionnant ! Comme il n’y a aucun relief, le soleil nous accompagne réellement jusqu’à la ligne d’horizon, étirant nos ombres sur des dizaines de mètres. (les gens des autres 4×4 qui étaient à l’hôtel, et donc des autres agences, n’ont pas eu la chance de faire cette excursion)

Jour 2 : Volcan Tunupa, Salar, Isla Incahuasi (Île aux Cactus) & Aguaquisa

Aujourd’hui c’est escalade de volcan ! 🙂 Saul nous emmène d’abord à mi-chemin en 4×4 et nous fait visiter une petite grotte ou sont visible des momies aux origines assez peu connues. On avait déjà vu des ossements et des momies entières mais là à 2/3 mètres, sans aucune protection, ça fait quand même bizarre. La suite se fait à pied. Nous sommes montés à 4400m environ, avec une ma-gni-fi-que vue sur le volcan. Ce n’était pas facile… mais ça valait le coup ! (hein Virginie 🙂 !)
Départ ensuite pour une traversée complète du Salar du Nord au Sud avec un pit-stop sur l’Ile aux Cactus. Des cactus de plus de 100 ans, de plus de 10m de haut, au beau milieu de nulle part. Une petite frayeur au moment de repartir, à l’heure donnée par notre guide, celui-ci est encore en train de bricoler une roue du 4×4, accompagné de tous les autres chauffeurs. Plus de peur que de mal ! Nous sommes quand même repartis avec un peu de retard, sans trop savoir pourquoi le pneu se dégonflait tout seul ! La nuit se fera à Aguaquisa dans un petit hôtel tout récent que notre agence propose en exclu pour sortir un peu des sentiers battus. L’exclusivité à quand même un prix : 5 bolivianos la douche (0,6€) et de l’électricité uniquement de 19h30 à 21h30 quand le groupe électrogène du village est mis en marche. Mais rien que la beauté du ciel étoilé vu d’un village sans électricité en vaut la chandelle ! (jeu de mots, jeu de mots 🙂 …)

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Jour 3 : Sud Lipez, Geysers, Volcans & Laguna Colorada

Le 3ème jour nous fait quitter le Salar, déjà. C’est vrai qu’on parle tout le temps de 3/4 jours dans le Salar d’Uyuni mais en fait la plupart des touristes n’y passent que la moitié du temps, l’autre se faisant dans un tout autre décor, le Sud Lipez. Ça reste désertique, c’est sur. Mais ici la thématique est plus l’activité volcanique omniprésente. Attention, il faut se lever très tôt pour voir les geysers et croiser les doigts pour avoir du beau temps afin de voir les fumerolles (ce qui n’a pas été notre cas). Attention bis, on commence à être très très en altitude là. Virginie pourra vus raconter les effets que ça peut avoir sur l’organisme, elle n’a malheureusement pas vu grand chose de la journée.
Nous avons continué toute la journée en direction du Sud, le long de la frontière Chilienne. Le but était de rejoindre la Laguna Colorada avant 16h, heure à partir de laquelle le soleil n’est plus assez haut pour voir les reflets rosés des minéraux du lac. Nuit non loin de la lagune, altitude toujours plus élevée, hôtel toujours plus rustique… température toujours plus froide ! (merci Saul et l’agence pour les bouillottes dans le duvet)

Jour 4 : Sud Lipez, Laguna Colorada, Laguna Verde & retour à Uyuni

Journée de routier ! Lever très tôt, mais bon, ça commence à devenir une habitude maintenant, pour descendre encore un peu jusqu’à la Lagune Verde. Après la rose la veille, celle-ci est émeraude. Un peu moins impressionnant mais le cadre est toujours autant magnifique. Nous sommes ensuite remonté droit vers Uyuni, passant de nouveau le long de la Laguna Colarada pour observer les flamands roses et nous arrêtant un instant pour dépanner un 4×4 ayant crevé.

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Bilan des 4 jours : Un décor de rêve, des conditions extrêmes, un guide-cuisto aux petits oignons… une sacrée belle aventure !

Retrouvez le tracé de notre périple dans les déserts boliviens :

Voir sur Everytrail.com
Vous remarquerez les 2 parties distinctes, le Salar tout plat à 3600m et le Sud Lipez très escarpé culminant à plus de 4900m. Le Salar est évidemment flagrant sur la vue GPS aussi.

Seul petit bémol de cette excursion au coeur de la Bolivie, le vol du sac de Marianne dans le bus du retour à La Paz. A peine un battement de cil, le bus même pas encore parti et le sac avait déjà disparu des compartiments au dessus de nos têtes…

Rubrique Conseils aux Voyageurs :
Évitez l’Hosteling International d’Uyuni mais faites confiance les yeux fermés à l’agence Nueva Aventura (693 3119) !!! Nous y avons payé 900 bolivianos (110€) pour 4 jours « all-inclusive » (même les pizzas) en voyage « privé ». Pourquoi privé ? Parce que les 4×4 ne partent qu’avec 6 ou 7 passagers. Il a donc fallu payer un peu plus pour en avoir un pour 5 mais au final, ce n’est quand même pas un luxe d’avoir un peu plus de place vu les heures passées dans le véhicule. Compter normalement 200 bolivianos par personne (négociable). Aussi, sachez que les transports Omar ne font aucun contrôle à la montée dans le bus et embarquent des locaux, ce qui nous a valu un sac en moins… C’est la seule différence avec l’autre opérateur 2 fois plus cher. Mais ça peut valoir le coup…


Flamands roses du Sud Lipez

La Laguna Colorada dans la tempête